Résumé :
Ivan Illich avait prévenu : dans son livre Némésis médicale, publié en 1975, il avait dénoncé « la médicalisation de la société », laquelle risquait selon lui de transformer le citoyen en patient et de générer souvent plus de mal que de bien. Il ne s'agit pas de remettre en cause les spectaculaires progrès de la médecine et de la chirurgie, mais il est devenu possible de soutenir que la société est malade de sa médecine. On assiste à la conjonction d’une série de facteurs : tentation du médecin de gonfler son ordonnance, tendance des patients à en demander toujours plus, pouvoir des laboratoires pharmaceutiques dont l'objectif principal est de faire des bénéfices... Les scandales sanitaires récents ont ébranlé la confiance envers les autorités de santé, elles-mêmes chargées de veiller sur l’intérêt du consommateur. Une méfiance peut ainsi se développer à l’égard des médicaments et au-delà, du médecin. Quelles questions cela pose-t-il dans le rapport des Français à leurs soins médicaux ? Quelles conséquences en termes de santé publique ?