Résumé :
Depuis quelques années, l’idée selon laquelle chaque génération bénéficierait de meilleures conditions de vie que la précédente a été remplacée par la peur du déclassement. Ce sentiment très répandu concerne aussi bien les classes moyennes que les classes populaires. Il s’inscrit dans une réalité économique connue – chômage important et persistant, précarisation de l’emploi – dont les nouvelles générations sont les premières victimes. Le déclassement les touche d’une façon particulière alors qu’elles essaient de s’insérer dans le marché du travail. S’ajoute à cela, pour nombre de jeunes diplômés, l’expérience d’une surqualification pour les postes qu’ils trouvent. Si, en France, ce sentiment est souvent exacerbé, perçu parfois comme le reflet d’un pessimisme national, cette situation se retrouve dans d’autres pays européens. Peut-on parler d’une « génération précaire » comme le dénonce le collectif éponyme ? Comment expliquer et contrer la « mobilité sociale descendante »? L’enjeu est de taille puisqu’à travers ces questions, c’est aussi la place de la jeunesse dans notre société qui est interrogée.