Résumé :
Nicolas Pélissier évoque le problème de robotisation de notre mode d’existence informationnelle. Rappel de l’industrialisation de la presse au temps de Balzac. Depuis le 19e siècle, l’activité de la presse n’a cessé de se rationaliser. Régis Debray a distingué 3 grandes étapes de l’information : la logosphère, la graphosphère (développement de l’imprimerie), la vidéosphère (aller de l’écrit à l’écran). Aujourd’hui, émargerait une “cybersphère” où la machine viserait à remplacer l’homme. Nous n’en sommes pas encore là mais de nombreux indices pointent vers cette évolution. Les pratiques des journalistes changent et ceux-ci passent de plus en plus de temps devant leur écran d’ordinateur. Ceci s’accompagne d’un processus de rationalisation. Leur écriture est de plus en plus calibrée, à la manière des agences de presse, avec un raccourcissement des formats. Le métier de journaliste est de plus en plus technicisé. Avec cette normalisation, les spécificités nationales ont tendance à disparaître. Mais, à côté de ce mouvement de rationalisation et de technicisation, Daniel Kaplan nous fait découvrir un autre univers, avec le développement des textes et vidéos amateur sur internet (blogs, témoignages spontanés) contenus non professionnels qui ont l’avantage de la rapidité et de la spontanéité. Les pratiques individuelles foisonnent (infos personnelles, partage d’expériences…), phénomène puissant qui se situe à l’échelle des individus, véritable baromètre des désirs et des goûts des publics. Face aux grands enjeux de l'information, on aurait tort de négliger la puissance du quotidien sur internet.