Résumé :

Pour Antoine Sfeir, la démocratie est un terme très galvaudé qui n'a rien de culturel et reste une valeur universelle. Il dresse le portrait de la tradition et de la situation actuelle de la démocratie dans le monde arabe. A travers l'histoire de l'éclatement de l'empire ottoman auquel l'Occident a imposé frontières et pays, puis au nouveau découpage de l'après seconde guerre mondiale et notamment avec la création de l'Etat d'Israel, Antoine Sfeir montre que c'est l'Occident qui a porté le coup d'arrêt à l'installation démocratique dans les pays arabes lorsqu'il n'a pas soutenu la proposition de Nasser de créer une véritable sécularisation des sociétés arabes contre la proposition saoudienne de la communautarisation islamique. Les dictatures des pays arabes ont depuis fermé en priorité les lieux de transmission du savoir et on pris le contrôle des mosquées, dernier lieu de parole libre. On assiste donc aujourd'hui à des revendications identitaires dans le monde arabe et à la montée des intégrismes religieux. Mais le modèle démocratique occidental tel qu'il apparaît aujourd'hui avec ses faiblesses ne parvient pas à convaincre les intellectuels arabes.